Il est partout, difficile de l’oublier.
Tous les matins, tous les soirs, on se demande : Combien de morts ? Quelles conséquences ? Sur ma santé, ma liberté, mon travail, mes enfants, mes parents, mes grands-parents ? Qu’est-ce que je risque ?
Que faire, vraiment face à cet insistant virus qui nous a gâché la vie en 2020 ?
La réponse est assez simple ; s’assurer d’un bon statut nutritionnel pour que notre système immunitaire ait les armes pour vaincre cet importun.
Réactions au coronavirus
Le SARS-coV-2 est un virus respiratoire de type coronavirus (4 autres types de coronavirus sont responsables de 30 % des rhumes).
Considérons que ce virus est une invasion de soldats ennemis dans notre territoire. Si on le laisse suivre son cours, il va s’installer dans nos bâtiments, nos usines, nous piquer nos ressources et en profiter pour se multiplier. Il s’équipe, à nos frais, pour créer encore plus de soldats. Impoli, non ?
Quelles sont les réactions possibles ?
Asymptomatique/un rhume
Les enfants et la majorité de la population vont tuer cette invasion dans l’œuf parce que leur système immunitaire est prêt à en découdre et possède les armes nécessaires. Ni vue ni connue, l’attaque est enrayée avant d’avoir occasionné trop de dégâts.
Aucun champ retourné, aucune maison brûlée, tout le monde est sauf. Ouf !
Réponse inefficace
Le système immunitaire des personnes âgées ou immunodéprimées ne parvient pas à combattre l’intrus. La réponse est trop faible par rapport à l’envahisseur, il n’y a ni armes ni soldats disponibles.
Réponse exagérée.
Chez une frange de la population à risque, il existe un état inflammatoire latent (diabète, surpoids, asthme, maladie auto-immune, pathologie cardiaque). On parle de “comorbidité”.
Chez ces gens, disons que l’armée à la gâchette facile. Plutôt que d’envoyer soldats, armes et véhicules pour enrayer l’invasion, elle largue directement des bombes nucléaires. Alors certes, le virus est mal en point, mais le pays… quel pays ? Rayé de la carte.
Lorsque le système immunitaire perd le contrôle, il déclenche une réaction d’hyper inflammation ; l’orage cytokinique.
Le patient ne lutte plus seulement contre le virus, mais aussi contre son propre système immunitaire qui provoque d’importants dégâts collatéraux. En particulier, au niveau pulmonaire.
Interpréter les courbes de mortalité
Remettons les choses dans leur contexte. Voici les chiffres d’un prestigieux journal de médecine concernant la létalité du SARS-cov-2.
L’âge, ici, est déterminant. Pourquoi ? Parce que le système immunitaire des personnes âgées est majoritairement déficient : carences et inflammation en sont les deux causes principales. Plus on vieillit, plus le corps bascule dans un état d’inflammation -> l’orage cytokinique approche.
Notez également le faible taux de mortalité chez les moins de 70 ans. Sachant que la plupart des personnes décédées sont des personnes à risques (en inflammation ou avec des pathologies associées), cela signifie que le risque, pour monsieur tout le monde, d’en mourir est quasi nul.
C’est donc le moment de prendre une grande bouffée d’oxygène, et de se pencher sur les solutions. Que peut-on faire pour se protéger sur le plan micronutritionnel ?
Le paquetage du système immunitaire
Quand on part se fritter avec l’ennemi, il s’agit d’y mettre les moyens. Mais si vous n’avez que 50 soldats, plutôt qu’un million, et si vous les envoyez au front avec un canif plutôt qu’un fusil d’assaut… C’est comme attaquer un tank à cheval. Bref. Inutile de vous faire un dessin.
Archers, cavaliers, fantassins ? Qui sont nos acteurs ?
Notre système immunitaire possède des dizaines de types de cellules qui s’organisent en un ballet complexe. Lymphocytes, macrophages, anticorps… En gros, nos cellules immunitaires s’acheminent vers le lieu de l’infection et déploient leurs armes pour immobiliser et détruire le virus et les cellules infectées.
Pour ce faire, elles doivent posséder assez de carburant pour se multiplier.
Qu’est ce qu’ils mangent, alors, nos soldats ?
Le zinc
Le zinc est un élément indispensable dans la machine immunitaire.
- Permet aux lymphocytes de se multiplier.
- Empêche le virus de pénétrer dans les cellules.
- Inhibe la production de protéines virales en limitant la traduction du gène du virus.
- Limite l’inflammation.
Une carence en Zinc a de très lourdes conséquences :
- Moins d’anticorps.
- Moins de cellules macrophages pour évacuer le virus.
- Moins de lymphocytes.
- Une réponse inflammatoire plus élevée.
- Une dégradation du mucus donc une entrée facilitée pour le virus.
Vous l’aurez compris, le Zinc, c’est le nerf de la guerre. Il ferme les frontières, cadenasse les infrastructures et les usines, et permet le recrutement et la création des soldats.
La vitamine D
La vitamine D, c’est l’hormone du système immunitaire. Saviez-vous qu’on la produit à partir du cholestérol ?
La vitamine D :
- Protège les barrières (muqueuse nasale, intestinale).
- Stimule la production d’anticorps et les macrophages.
- Induit la production de protéines antimicrobiennes.
- Réduit la sévérité des symptômes en modulant le système immunitaire sans l’inhiber.
- À besoin de vitamine A pour fonctionner.
La vitamine D accompagne le système immunitaire sans le laisser s’emballer. Des études ont montré que les personnes carencées en vitamine D étaient plus sévèrement atteints (voir les études dans la section Sources).
La vitamine D, c’est l’hormone qui fournit les armes et protège les frontières.
Son absorption :
Pas de gras (pas de chocolat ?)... pas de vitamine D. Mais pas non plus de vitamine A. Ces deux vitamines (et de nombreuses autres) sont liposolubles, elles doivent donc être accompagnées de gras pour être assimilées.
Quoi, et mes carottes râpées alors ? N’hésitez jamais à rajouter de l’huile dans vos salades, elles permettront d’assimiler toutes ces vitamines indispensables.
https://www.bionutrics.fr/dossiers-nutrition/nutridoc/acides-gras/364-acide-gras
Le glutathion
Le glutathion est l’un des antioxydants les plus puissants. C’est une protéine formée de Cystéine, de Glutamine et Glycine, 3 acides aminés qui sont les ‘briquettes’ du vivant.
Cette protéine protège nos cellules contre l’oxydation et les radicaux libres, en particulier les mitochondries qui produisent l’énergie. Il maintient également la fluidité de nos mucus, ce qui permet d’évacuer les virus plus facilement.
En clair, le gluthation, c’est le gilet pare balles. Il protège tous les acteurs : producteurs d’énergie et soldats.
Le glutathion diminue avec l’âge, laissant nos cellules à la merci de l’oxydation.
Dans le cadre des virus respiratoires, le glutathion protège les lymphocytes dans le poumon. En cas de carences, ces lymphocytes meurent dans les poumons et encombrent les alvéoles. L’inflammation augmente, et engendre une détresse respiratoire.
Le glutathion utilise le Sélénium pour former ce composé antioxydant. Il est donc lié au taux de Sélénium dans l’organisme.
Attention au paracétamol : lorsque le paracétamol est traité dans le foie, il utilise du glutathion. Il est donc dangereux, lors d’une infection respiratoire, de trop l’utiliser.
Le magnésium
Le magnésium prend part dans plus de 300 réactions différentes au sein du corps humain. Il est connu pour son effet sur le stress.
Deux intérêts à prendre du magnésium :
- Réduire le stress qui a tendance à faire baisser l’immunité. Eh oui, si le commandement fait n’importe quoi, les soldats s’en vont !
- Le magnésium transporte la vitamine D.
Une fois encore, on constate que tout est interdépendant !
Quelques anti oxydants célèbres !
Parmi les antioxydants qui protègent les cellules en cas d’agression, on peut également citer la vitamine E, l’acide alpha lipoïque et la vitamine B3. Les deux premières sont solubles dans le gras… je ne vous la refais pas, mais vous avez compris le message 😉
Mon conseil : manger des fruits, et légumes bios pour contrer l’effet des radicaux libres… et ne pas bouder la sauce salade.
Les oméga 3 : agents de la modulation
L’intensité de la réponse inflammatoire est directement corrélée avec les acides gras essentiels qu’on appelle Ω 3. Le rapport oméga Ω3/Ω6 dans les membranes de vos cellules doit être de 1/3. Or, l’alimentation moderne a beaucoup appauvri l’apport en Ω 3 (animaux qui ne mangent plus d’herbe) alors que les Ω 6 explosent, en particulier dans les plats industriels.
Or, ce sont majoritairement les Ω 3 qui sont à la base de molécules qui permettent de moduler le système immunitaire.
Mais aussi…
Le curcuma est un excellent anti-inflammatoire modulateur du système immunitaire.
Petit dessin avec des cases : vit D, Zn, Gluthation, Vit A, Oméga 3.
En résumé :
S’il ne fallait en retenir que deux, le Zn et la vitamine D sont les acteurs majeurs d’un bon système immunitaire.
Ils le stimulent lorsque cela est nécessaire, et le modulent pour éviter une réponse trop excessive. Attelez-vous donc à ces deux éléments en tout premier lieu.
- N. B. Si le profil nutritionnel n’est pas équilibré, la réponse au vaccin ne sera pas adéquate. En clair, au mieux, il sera inefficace.
Supplémentation
Il est indispensable de faire doser tous ces éléments par un médecin avant d’envisager la complémentation.
De même, la supplémentation doit toujours se faire à dose physiologique de manière à ce qu’elle soit assimilé et exemple d’effets secondaires.
Voici les chiffres idéaux pour les éléments cités, et la complémentation physiologique à envisager.
Zinc :
Il se trouve facilement dans le poisson et les fruits de mer. C’est, en général, une utilisation trop massive du Zn qui crée des carences (virus, candidose chronique).
La carence en zinc se traduit par :
- Une diminution du goût
- Des ongles tâchés de blanc
- Des cheveux ternes
- Une mauvaise cicatrisation
On visera le taux suivant :
- Zinc plasmatique. 1.2 mg/L, ou encore 18 µmol/L.
- On peut prendre 20 mg de glycérophosphate ou Bisglycinate de Zn par jour.
Vit D :
- Taux recherché dans le sang 100 nmol/L.
- À prendre : 2000 UI de vitamine D3 par jour avec un repas gras.
Attention aux ampoules de vitamine D surdosées que l’on donne 2 fois par an (Zyma D, uvestérol). On sait aujourd’hui qu’une forte dose espacée de plusieurs mois ne relève pas durablement le taux de vitamine D. La supplémentation doit se faire au quotidien.
Les laboratoires connus : Pileje, LPEV, bionutrics, therascience et beaucoup d’autres.
Oméga 3
Manger des poissons gras deux fois par semaine (maquereau, sardine) est un bon moyen de recharger ses réserves en Ω 3. De même, l’huile de lin, de colza, de noix et les avocats en sont de bons fournisseurs. Elles supportent mal la cuisson ; mélangez-les à votre sauce de salade et stockez-les au frigo.
Malgré tout, il peut exister une carence de naissance, en particulier pour les personnes nées après les années 80. Dans ce cas, on prendra :
- 2 fois 1g d’oméga EPA/DHA
Attention, les huiles de poisson doivent être très pures. Quelques laboratoires connus : LPEV, Bionutrics, Pileje, Therascience, nutri-logics, nutripure.
Glutathion
Le plus simple est de prendre 500 mg de N-acétyl-cystéine par jour (soit 400 mg) pour aider le corps à refaire son stock.
Éviter les excès de paracétamol et s’assurer d’un bon taux de Sélénium (entre 1,26 et 1,96 µmol/L)
Pour le plaisir
Le chocolat noir vous apportera du cuivre, et les noix du Brésil du Sélénium.
Conclusion
N’hésitez pas à appliquer ces méthodes tous les hivers. Un bon système immunitaire, au-delà de vous protéger des virus et bactérie, est également indispensable pour éviter les cancers. On ne meurt pas que du covid-19. Après tout, la grippe tue tous les ans entre 10 000 et 20 000 personnes en France.
Se laver les mains régulièrement lorsqu’on va au supermarché et rendre visite aux personnes âgées est un geste simple et très efficace.
Remerciements
Merci, Vincent Castronovo, pour la conférence extrêmement importante qui m’a permis de rédiger cet article, et les excellents articles listés ci-dessous.
Sources :
Zinc et immunité
Can Zn Be a Critical Element in COVID-19 Treatment? Mohammad Tariqur Rahman, Syed Zahir Idid, Springer Nature 2020.
Glutathion
Efficacy of glutathione therapy in relieving dyspnea associated with COVID-19 pneumonia: A report of 2 cases, Horowitz RI, Freeman PR, Bruzzese J, Respir Med Case Rep, 2020 Apr 21:101063.
Endogenous Deficiency of Glutathione as the Most Likely Cause of Serious Manifestations and Death in COVID-19 Patients, Alexey Polonikov.
N-Acetylcystein: A potential therapeutic agent for SARS-CoV-2, Francis L Poe, Josua Corn, Whole Systems Reseach Institute.
Vitamine D
Vitamin D deficiency promotes epithelial barrier dysfunction and intestinal inflammation. Assa A, Vong L, Pinnell LJ, Avitzur N, Johnson-Henry KC, Sherman PM, J infect Dis, 2014 Oct 15; 210
Perspective: improving vitamin D status in the management of COVID-19, Maryam Ebadi, Aldo J Montano-Loza, European Journal of Clinical Nutrition.
Evidence that Vitamin D Supplementation Could Reduce Risk of Influenza and COVID-19 Infections and Deaths. Grant WB, Lahore H, Mc Donnell SL, BAggerly CA, French CB, Aliano JL, Bhattoa HP, Nutrients, 2020 April 2; 12 (4)
Analysis of vitamin D level among asymptomatic and critically ill COVID-19 patients and its correlation with inflammatory markers, Anshul Jain, Racha Chaurasia, Narenda Singh Sengar, Sachin Mahor, Sumit Narain, Sci Rep, 2020 nov 19; 10.