Nourrir son système nerveux, c’est fondamental. Mais qu’entend-t-on par-là ?
Les neurones communiquent avec notre corps par le biais des neurotransmetteurs. Ces substances chimiques agissent à tous les niveaux, en particulier sur le métabolisme, le rythme cardiaque, mais aussi sur l’humeur. Dépression, faible résistance au stress, difficultés de concentration et troubles de l’apprentissage sont régulés par les neurotransmetteurs.
Nourrir son cerveau, c’est donc une manière de donner à nos neurones les substances nécessaires à la fabrication et la libération de ces précieux neurotransmetteurs.
Les principaux neurotransmetteurs de l’humeur
Deux chaînes principales de neurotransmetteurs régulent notre humeur. Il s’agit des catécholamines d’un côté, et de l’ensemble sérotonine – mélatonine de l’autre.
Les catécholamines
Les catécholamines sont les hormones qui bougent ! La dopamine se transforme en noradrénaline qui elle-même est utilisée pour synthétiser l’adrénaline. Voici de manière plus spécifique les actions de chacune sur notre organisme :
LA DOPAMINE : L’hormone du plaisir, de m’ouverture vers l'extérieur, du mouvement. C’est celle qui nous fait lever le matin, celle qui donne envie. C’est l’enthousiasme. Un manque de dopamine amène un ralentissement notable.
LA NORADRENALINE : La noradrénaline, c’est l’hormone de la vigilance, celle du stress constant. Elle est fabriquée à partir de la dopamine.
L’ADRENALINE : C’est l’hormone du « stress soudain ». Elle agit sur le rythme cardiaque. Elle fait augmenter le pouls, la pression sanguine, la force musculaire. Elle nous conduit soit à fuir soit à faire face. L’adrénaline, c’est l’hormone de l’instinct de survie. Elle est fabriquée à partir de la noradrénaline.
Cet ensemble hormonal est donc très lié au mouvement. Si vous ne parvenez plus à vous tirer du lit le matin, c’est probablement que votre dopamine est à plat !
A noter : si vous manquez de dopamine, vous manquez d’adrénaline et de noradrénaline.
Le système sérotonine - mélatonine
LA SEROTONINE : La sérotonine est l’hormone du moral et du contrôle. Lorsque votre statut en sérotonine est bon, vous vous sentez bien, vous prenez du recul, avez des comportements réfléchis. Si le déficit en sérotonine se creuse, bienvenue à l’irritabilité, l’impatience, et les problèmes de sommeil. Le syndrôme prémenstruel important est également un bon marqueur de manque de sérotonine.
La sérotonine est à l’origine de la production de mélatonine. Pas de bon sommeil sans sérotonine !
La synthèse des neuromédiateurs
Pour maintenir des niveaux de neuromédiateurs équilibrés, il faut s’attarder sur trois éléments.
Les précurseurs
Les précurseurs sont les briquettes qui vont servir à la fabrication de nos neuromédiateurs. En l’occurrence, ce sont deux acides aminés essentiels : la tyrosine et le tryptophane.
Où trouver ces éléments essentiels dans notre assiette ?
- Tyrosine
- Avocat
- Fromage
- Veau, volaille
- Amandes, graines de courge
- Tryptophane
- Céréales
- Œuf, poisson, viande
- Légumineuses
- Banane
- Amandes et noix
Les cofacteurs
Les cofacteurs sont les éléments minéraux qui permettent aux enzymes de synthétiser les neuromédiateurs. Si la dopamine était un produit d’usine, on pourrait comparer les cofacteurs aux pièces de rechange des machines qui la fabriquent.
Les cofacteurs nécessaires au bon fonctionnement de vos neurotransmetteurs sont les suivants :
- Fe (viande rouge, algues)
- Magnésium
- Son, avoine, riz, graines tournesol, courge et lin, lentilles
- Légumes vert, noisettes, amandes
- Vitamine B6, B9 et B12
- Œufs, poissons, et fruits
- Vitamine C (agrumes, fruits, acérola)
- Vitamine D
- 80% population déficitaire
- Soleil et poisson
Les acteurs de la fluidité membranaire
Les neuromédiateurs sont libérés à travers la membrane cellulaire par un phénomène que l’on appelle exocytose.
Cette exocytose ne peut se faire si la membrane cellulaire est trop rigide. Pour améliorer sa souplesse, il faut lui apporter des acides gras essentiels oméga 3 de type DHA (voir l'article correspondant). On les trouve dans les poissons gras majoritairement.
Pour protéger ces oméga 3 très fragiles, il est nécessaire également de consommer des anti-oxydants en quantité.
L’alimentation moderne et le statut en vitamines et minéraux
Le Fer
Les carences en Fer empêchent la synthétisation des neurotransmetteurs. La plupart de la population est carencée, en particulier les femmes. L’alimentation moderne apporte trop de phosphates, freinant l’assimilation du FER.
Attention également au thé et au café lorsqu’ils sont consommés trop proches du repas. Ils empêchent également l’assimilation du Fer.
Le Fer présent dans les produits animaux est mieux assimilé que le Fer végétal. Si vous êtes végétarien, songez à consommer des algues régulièrement par exemple.
Il ne faut jamais se complémenter en Fer sans dosage préalable. Les symptômes de carence en Fer sont quasiment identiques à ceux de l’excès de Fer. Une complémentation adaptée se fait à dose physiologique et avec des produits facilement assimilables. Demandez toujours conseil avant d’entamer une complémentation. Tous les produits ne se valent pas. Evitez au maximum le tardiféron !
Le Magnésium et le stress
La carence en Magnésium est particulièrement importante à cause du stress de la vie moderne. Le stress cause également la baisse des hormones dans le sang à cause de la libération de Cortisol.
Le Sélénium
Outre la nécessité du Sélénium dans la synthèse des neurotransmetteurs, c’est également un élément détoxifiant et anti-oxydant. Le Sélénium est un élément que l’on ne trouve plus dans nos sols appauvris. Faites-le doser ! Dans tous les cas de cancer, on a remarqué que le taux de Sélénium était très faible.
Les vitamines du groupe B
La population manque de vitamine B sous toutes ses formes : mangez du poisson, du petit poisson. Qui plus est, cela apportera des Oméga 3 cérébraux (DHA) qui permettent la libération des neurotransmetteurs.
Les oméga 3 - DHA
Depuis les années 80, les carences en oméga 3 ne font que se creuser dans la population française. L’alimentation des bêtes a changé, et de fait, la viande ne contient plus les oméga 3 nécessaire au bon fonctionnement physiologique. Achetez votre viande dans la filière bleu blanc cœur, mangez des petits poissons de type maquereau et sardine.
Les anti-oxydants
Les substances anti-oxydantes sont mises à mal par l’industrie moderne : cuisson, pasteurisation, additifs et régimes hypocaloriques nous empêchent de trouver et d’assimiler les vitamines qui protègent notre corps. Abusez des fruits, légumes et crudités peu transformés !
La chronoalimentation
La chronoalimentation est un moyen simple pour réguler la synthèse des neurotransmetteurs. Les acides aminés tyrosine et tryptophane ont tendance à rentrer en compétition lors de l’assimilation. Pour priviléger la synthèse de dopamine le matin et celle de sérotonine le soir (qui ensutie se transformera en mélatonine), adoptez une habitude alimentaire simple :
- Le matin : mangez des protéines pour booster votre dopamine.
- à 17h : si une envie de sucré se fait sentir, nourrissez votre cerveau de deux carreaux de chocolat ou et de quelques noix. C’est votre sérotonine qui vous le demande !
- Le soir : évitez les protéines et mangez des céréales.
Et si cela ne fonctionne pas ?
Si malgré tous ces conseils, vous ne sentez pas d’amélioration, il faudra aller plus loin. Il existe de nombreux mécanismes qui peuvent empêcher l’assimilation des acides aminés et des minéraux nécessaires au bon fonctionnement cérébral.
La perméabilité intestinale, l’inflammation cérébrale, le diabète sont autant de pathologies qui peuvent déséquilibrer votre corps tout entier.
N’attendez pas pour consulter, il existe toujours une solution !
